On Solitude
© Koen Broos
Une méditation sur la solitude et la musique, imaginée et interprétée par Thomas Baeté, viole de gambe et voix.
De tout temps, les artistes ont entretenu un rapport intense et parfois trouble avec la solitude. Ils ont autant été attirés par l'inspiration et la concentration que peut procurer la solitude que fui l'exclusion et l’isolement liés à leur pratique artistique. Les musiciens en particulier ont toujours été partagés entre leur travail solitaire, la solitude des voyages et le besoin d'avoir des collègues musicien·ne·s et un public avec qui partager leur art.
Pour le troubadour du XIIème siècle, l'absence et l'inaccessibilité de l'être aimé sont le moteur même de son art. Le compositeur baroque Henry Purcell quant à lui s’inspire de l'éloge funèbre de la poète Katherine Philips, O Solitude, pour composer l'une de ses plus belles et obsédantes mélodies. Pour fuir le vacarme et se tenir loin de la foule du Paris du XVIIème siècle, M. de Sainte Colombe se fait construire une cabane dans un mûrier afin de pouvoir se consacrer à sa musique en toute quiétude. En revanche, l'autrice-compositrice-interprète Barbara, tout comme Aristote, considère la solitude comme une malédiction ou une maladie à laquelle il faut échapper.
Par ces musiques et ces textes, j’invite l’auditeur à embrasser sa solitude tandis que j’étreins ma viole de gambe. Par une belle ironie nous nous retrouvons ainsi tous connectés.
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