Dans un contexte où occupation et domination de l’Égypte ont été le fait des puissances françaises et anglaises, les musiciens comme les peintres et les écrivains ont rêvé l’Égypte. Vers la moitié du XIXe siècle, les compositeurs européens ont participé aux expéditions à caractère ethnographique et, dans leurs œuvres, se sont livrés à des allusions à la musique arabe, que ce soit par des emprunts authentiques ou par des tournures perçues et interprétables comme orientales. La génération suivante a élaboré un exotisme se nourrissant de formules pseudo-antiques qui suggèrent symboliquement l'Égypte ancienne et élaborent une véritable égyptomanie musicale distincte de l'exotisme arabe ou plus généralement orientalisant, mais toujours procédant d’une démarche européanocentriste. Cette autre illusion musicale de la terre mythique, contemporaine de la construction de la maison d’Emile Bockstael, était le fait des « impressionnistes » et a parfois prolongé la veine ésotérique liée à l'Égypte ancienne, celle de La Flûte enchantée.